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Projets de recherche |
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FLEXCOT
- Flexible work practices and communication technology,
pour le programme de recherche socio-économique
du quatrième programme cadre de R&D de la Commission
européenne (1998-2000) |
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Rapport final
Vendramin P., Valenduc G., Rolland I. (FTU), Richardson
R., Gillespie A., Belt V. (CURDS), Carré D., Maugéri
S., Combès Y. (LABSIC), Ponzellini A., Pedersini R., Neri
S. (Fondazione Seveso), Flexible
work practices and communication technology, Report for
the European Commission, SOE1-CT99-1064, TSER/Improving programme,
Brussels, February 2000.
Résumé opérationnel (EN,
18 pages, PDF)
Résumé de la recherche
Le projet FLEXCOT (1998-2000) a été
réalisé dans le programme de recherche socio-économique
finalisée (TSER) du quatrième programme cadre de R&D
de l'Union européenne. L'objectif du projet est d'examiner
dans quelle mesure la nouvelle génération de technologies
de l'information et de la communication (NTIC) peut être utilisée
pour développer de nouvelles pratiques de travail flexible,
qui soient socialement plus acceptables que les pratiques actuelles.
Après avoir dressé un état de l'art de la recherche
dans ce domaine, les auteurs du projet ont mené une série
d'études de cas dans quatre secteurs : la presse et l'édition,
le génie civil, la banque et l'assurance, les services de
santé décentralisés. Ces études de cas
ont été réalisées dans six pays (B,
DK, F, I, E, UK).
L'analyse montre que les NTIC interagissent de manière
complexe avec d'autres facteurs qui ont un impact sur le contenu
et l'organisation du travail. Les NTIC ne produisent leurs effets
que par l'intermédiaire d'une série de "filtres
institutionnels". Selon les études de cas, les stratégies
de management constituent le plus important de ces filtres. Elles
visent la plupart du temps à améliorer l'efficience
opérationnelle et à réduire les coûts.
Jusqu'à un certain point, les effets négatifs de ces
stratégies sont endigués par la résistance
des travailleurs et de leurs syndicats, ainsi que par le droit du
travail. Mais ces barrières sont de plus en plus facilement
contournées et les NTIC semblent renverser les rapports de
forces en faveur de la direction des entreprises.
Il n'y a pas de logique organisationnelle inhérente
aux NTIC. En effet, des entreprises différentes mettent en
uvre des modèles organisationnels qui peuvent apparaître
opposés, en utilisant des technologies similaires. Il faut
cependant remarquer que les NTIC permettent aux dirigeants des entreprises
d'élargir et de diversifier le répertoire des formes
d'organisation du travail, dans le but de disposer d'un large choix
de moyens pour maximiser leurs profits. La nouvelle vague technologique
offre encore plus d'opportunités que celle des années
80. C'est la dimension "communication" des NTIC qui permet
l'accès et la manipulation des mêmes données
et connaissances codifiées, au-delà des barrières
géographiques et des contraintes temporelles, par un grand
nombre de travailleurs et d'organisations. Une série de tendances
s'en trouvent renforcées : la notion de temps de travail
et de lieu de travail devient plus floue, les relations avec les
clients et les partenaires commerciaux deviennent de plus en plus
importantes, les compétences de communication jouent un rôle
croissant dans les profils de fonction des travailleurs, de nouveaux
rythmes de production s'imposent dans l'industrie et les services,
le travail en réseau et la sous-traitance se développent.
Selon les études de cas, la mise en uvre
des NTIC poursuit le plus souvent un objectif d'amélioration
de l'efficience commerciale. Dans un certain sens, cette meilleure
efficience devrait procurer des bénéfices à
l'ensemble de l'économie européenne. Cependant, cet
objectif entraîne une série de conséquences
moins favorable sur la plan du marché du travail et de la
qualité du travail : dualisation du marché du travail,
nouveaux rythmes de travail plus asociaux, intensification du travail,
diversification des formes de contrat de travail atypique, restrictions
dans l'accès à la formation continue et les possibilités
d'adaptation des travailleurs, désynchronisation des temps
sociaux.
La conclusion finale de FLEXCOT est que l'avenir du
travail dans la société de l'information nécessitera
de nouvelles mesure concrètes pour éviter un marché
du travail dual et une diversification des formes de précarité
et d'exclusion. Des usages novateurs des NTIC, dans un objectif
socialement positif, de même que des formes de flexibilité
compatibles avec la qualité de la vie, devront être
soutenus par les pouvoirs publics, alors que les formes asociales
devraient être découragées. Des recommandations
sont formulées dans ce sens, à destination des pouvoirs
publics européens et nationaux, des organisations de travailleurs
et des directions des entreprises.
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